JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS : La puissance décuplée !

Et si on revenait à la musique ? A cette période bénite ( jusqu’en 1982 ) où l’émerveillement des sens passait par le son, pas par l’image. Parce qu’on le tient enfin notre groupe français capable de rivaliser avec les champions anglo-saxons du genre : Je veux parler de JESSIE LEE HOULLIER et ses alchimistes qui avec Let it Shine revisitent avec brio le blues rock des années 70 ! 10 nouveaux morceaux constituent l’écrin d’une visite intemporelle dans l’imaginaire de ce que l’Amérique a de meilleur à offrir : Sa vérité musicale, quelque part entre la route 66, l’Alabama et le Texas. En 2016, JESSIE LEE a fort heureusement échoué au concours vocal The Voice pour notre plus grand plaisir égoïste. Car pouvait-on imaginer un seul instant que le public néophyte de TF1 serait capable de prendre la juste mesure de son talent musical ? Plus qu’une fin en soit, cette exposition médiatique éphémère a renforcé la conviction de JESSIE de foncer droit et rester fidèle à elle-même. Déjà prof de chant et de guitare, elle s’est associée au prodige de la guitare Alexis « Mr Al » Didier pour fonder les alchimistes. Il est le genre d’artificier capable de rivaliser avec n’importe quelle pointure internationale ( j’y reviendrai ). Leur nouvel album paru le 07 Mai chez Dixie Frog transforme donc l’essai par l’entremise de Kevin « Caveman » Shirley notamment ( Joe Bonnamassa, Beth Hart et… Iron Maiden ) qui a durcit considérablement leur son. Another ouvre l’album sur un riff digne de Rival Sons, You Gotta et son groove sautillant à la Dirty Water ( The Standells ) procure une joie irrésistible. Le talent d’Alexis Didier dépasse de la durée légale de ce titre et c’est très bien comme ça. The Same emprunte au jeu de Billy Gibbons ( même manière de frapper les cordes à même les doigts ). JESSIE et Alexis enchaînent les passes d’armes avec bonheur et une exigence du haut niveau qui a de quoi surprendre pour une production indépendante… Ici c’est la musique d’abord ! Let it Shine envoit des lignes mélodiques dignes de Little Feat ( les connaisseurs apprécieront ). JESSIE prend alors des accents de l’excellente Shawn Murphy, ancienne choriste de Bob Seger qui fera aussi chanteuse dans Little Feat dans les années 90. Mention spéciale à la section rythmique ( Laurent Cokelaere et Stéphane Miñama-Rigolo ) toujours disponible pour servir la musique et non pas l’esbrouffe ( comme tant d’autres ). Il y a aussi l’organiste Laurian Daire qui oscille tranquillement entre John Lord, Bill Payne et Greg Allman. Sometimes évoque le Whitesnake 1er période, quand Bernie Marsden fraîchement débarqué de Paice, Ashton, Lord n’hésitait pas à taquiner les sonorités fusion. Get out of my head sonne comme un inédit du Allman Brothers Band… Voilà, Ils en sont là nos alchimistes français ! Mais attention, toutes ces références illustres sont parfaitement digérées pour produire un grand disque incarné et vivant. La seule ombre au tableau ira à l’emballage dont l’artwork ( à mon sens raté ) ne rend pas justice à la puissance du contenu. Car cet album de JESSIE LEE & THE ALCHEMISTS est une merveille d’équilibre et de maîtrise à la joie sudiste communicative. A découvrir d’urgence pour quiconque croit ( encore ) aux forces de l’esprit et du son !

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